Effets d'un traitement ostéopathie sur les femmes souffrant de dyspareunie - Résultats
Résultats
Présentation de la population d’étude
Notre étude s’est déroulée de mai 2021 à janvier 2022 et a permis de suivre 4 patientes majeures pendant 45 jours, souffrants de dyspareunies, diagnostiquées par un gynécologue. Les patientes avaient entre 20 et 40 ans avec une moyenne de 30 ans. Trois de ces patientes souffraient de dyspareunies primaires et une patiente de dyspareunies secondaires. Deux des patientes exerçaient dans la fonction publique, et les deux autres étaient étudiantes en formation ostéopathique au sein du CEESO Paris, ce qui pourrait représenter un biais que nous discuterons par la suite.
Les sujets de l’étude ont bénéficié de 2 consultations ostéopathiques où nous avons investigué leurs dyspareunies comme motif de consultation. Nous avons eu, pour cette étude, 4 patientes considérées comme actives sexuellement.
Nous avons interprété les données selon les catégories des différents outils de mesure puis de manière globale pour chaque patiente et entre chaque patiente.
Présentation et exploitation des résultats du critère d’évaluation principal
Le premier questionnaire FSFI, permettant d’analyser les dyspareunies, se basait, lors du remplissage, sur les 4 semaines d’activités sexuelles, avant notre première consultation au 15èmejour (J15) après notre prise de contact. Le deuxième remplissage se basait sur les 4 semaines d’activités sexuelles après nos 2 séances du protocole au 45ème jour (J45).
L’analyse des résultats n’étant pas clairement expliqué dans les différentes études faisant référence au FISI, nous nous sommes basés, après de nombreuses recherches dans la littérature, sur l’article de « Sexuality, Body Image And Self-Esteem Among Pregnant Women » qui explique qu’une patiente souffre de dyspareunie lorsque son score est inférieur à 26,5. Nous en avons donc déduis que plus le score est élevé, moins la dyspareunie à d’influence sur son activité sexuelle et sa qualité de vie. Nous avons aussi pris la liberté de retranscrire la catégorie douleur car il s’agit de la donnée qui nous intéresse pour cette étude.
La moyenne du score des patientes avant les deux consultations à J15 est de 25,87 et augmente à 28,1 à J45. Cette moyenne post protocole est au-dessus du seuil de 26,5.
La P-Value est donc de 0,375, ce qui donne un pourcentage de 3,75% et c’est donc un résultat qui n’est pas statistiquement significatif entre J15 à 145.
Nous remarquons, néanmoins, une augmentation de la moyenne, au-dessus du score de 26,5 considéré comme le seuil d’apparition des douleurs pelviennes dans le questionnaire FISI, pour la patiente 4. Cela peut se traduire cliniquement, d’après les caractéristiques du FSFI, par une amélioration des sensations pendant un rapport.
En regardant en détails, une patiente sur trois a eu une diminution de son score mais ce dernier reste au-dessus du seuil.
Nous avons pu effectuer une analyse de l’évolution de la douleur :
Cette évaluation s’est faite en ne prenant en compte que la catégorie douleurs du questionnaire FSFI noté de 0 à 6 et dont les scores sont présentés en annexe. Comme pour le questionnaire FSFI, une augmentation du score signifie une amélioration de la douleur. La P- value étant de 0.12, la moyenne reste statistiquement non significativemais nous pouvons observer une évolution cliniquement positive.
Tous les résultats sont à corréler avec le faible échantillon de patientes de l’étude et la variabilité des activités sexuelles de celle-ci.
Présentation et exploitation des résultats des critères d’évaluation secondaires
EVA
L’analyse de l’EVA était apparentée au ressentis des douleurs de la patiente pendant les rapports. Elle a notamment été utilisée dans l’article de Lawrence J Wurn and All et est composée de 3 questions qui sont présentées dans l’Annexe 4.
Les résultats ont permis d’effectuer un tableau d’évolution dans le temps :
Dans l’étude citée précédemment, l’utilisation de l’EVA se calculait au moyen d’un quartile mais l’effectif de notre étude et le nombre d’épisodes d’activité sexuelle par séquence de temps ne nous ont pas permis ce calcul.
L’effectif étant insuffisant pour faire des tests statistiques, nous sommes donc dans l’incapacité de savoir si la différence avant/après protocoleest statistiquement significative mais 100% des patientes ont présenté une diminution clinique de l'EVA de J0 à J45.
Questionnaire sur le mode d’activité sexuelle
Enfin, le questionnaire sur le mode d’activité sexuelle a été créé dans le but de mieux comprendre les patientes dans leurs vies quotidiennes, de connaitre les contraintes qu’elles rencontraient et qui pouvaient influencer leurs douleurs, et d’avoir un vrai suivi sur l’évolution des douleurs ou de leurs envies sur leurs quotidiens. Ce questionnaire permettra de discuter, dans une autre partie, en associant la littérature aux renseignements récupérés lors des consultations faites au CEESO Paris. Elle n’apporte aucune valeur statique exploitable.
Pour pouvoir mettre en avant les données récoltées, nous avons segmenté les questions. Pour ce questionnaire, nous avons voulu observer l’influence de l’initiative, c’est- à-dire constater si on notait une différence de la douleur ressentie quand le rapport sexuel arrivait à la suite de l’initiative du partenaire comparé à celle ressentie avec une initiative commune du couple. Pour cela, nous avons comparé l’EVA d’un rapport à l’initiative du partenaire puis l’EVA du rapport avec initiative commune qui a suivi ce dernier.
Il est intéressant de noter que la patiente 1 et la patiente 4 n’ont pas eu d’activités sexuelles où le partenaire seul fut à l’initiative de celles-ci pendant notre protocole. La patiente numéro 3, quant à elle, a connu deux épisodes d’activités sexuelles à comparer.
Toutes les patientes de cette étude avaient des rapports avecpénétrations vaginales ce qui nous a permis de discuter de leurs douleurs et de leurs ressentis lors des séances en thérapie manuelle ostéopathique. Nous avons collecté les informations dans un tableau où elles devaient préciser si leurs douleurs étaient présentes avant, pendant, après l’activité ou si, au contraire, elles n’avaient ressenti aucune douleur.
Pour ce tableau, nous avons précisé dans chaque case le nombre d’épisode d’activité sexuelle et un pourcentage correspondant à la douleur ressenti avant/pendant/après le rapport afin de la quantifier.
Pour l’analyse de ces donnes, nous obtenons avec le test de Wilcoxon une P-value est de 0,17 ce qui n’est pas significatif statistiquement.
Nous avons aussi voulu comparer les autres données du questionnaire, notamment le ressenti des douleurs, mais peu d’entre elles peuvent être exploitables car elles n’ont pas été totalement remplis correctement.
Sur les 3 dernières questions sur le ressenti de la douleur du « questionnaire sur le mode d’activité sexuelle », il y a eu des soucis de remplissage et toutes nos patientes n’ont pas bien répondu. Nous avons malgré tout collecté les quelques réponses correctement remplis pour effectuer un test de Fisher car il permet d’évaluer un petit échantillon de donnée, présentées sur le tableau ci-dessus. La répartition des réponses des patientes n’est pas homogène. On remarque un mouvement mais ces données sont à prendre avec des pincettes à la vue des réponses, du biais de leur récolte et une P-value de 0,8% non statistique.
Chloé Langlois
Ostéopathe DO
A Nandy - 77