Effets d'un traitement ostéopathie sur les femmes souffrant de dyspareunie - Matériel et méthode
Matériel et méthode
Localisation temporo-spatiale
Notre étude a eu lieu à la clinique « A Mains Nues » du CEESO Paris de juin 2021 à janvier 2022. Notre recrutement s’est fait grâce à :
- Des affiches via les réseaux sociaux ;
- De la communication avec des centres gynécologiques, les cabinets libéraux (sage-femme, gynécologue, etc...) par téléphone et par mail ;
- Du bouche à oreilles ;
- De la communication au sein de la clinique à Mains Nues via des affiches disposées à l’accueil.
Nous n’avons trouvé que peu de données concrètes prouvant que le lieu ou la temporalité de l’étude ont exercé une influence sur le déroulé et les résultats (24).
Population et critères d’éligibilité
Les patientes inclues dans cette étude étaient :
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Des femmes majeures, non ménopausées et sexuellement actives, présentant des dyspareunies à chaque rapport depuis au moins 2 semaines ;
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Des patientes comprenant le français, ayant lu et signé la lettre de consentement.
Les patientes qui ont été exclues de cette étude étaient :
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Les femmes enceintes ou ménopausées ; (13)(23)
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Les femmes souffrant d’endométriose ;(13)(25)
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Les femmes ayant une infection urinaire en cours ;(13)(25)
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Les patientes ayant subi une chirurgie récente de la zone pelvienne ou du bassin (moins de 6 semaines) ;
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Les femmes présentant une malformation génito-urinaire.
Les patientes étaient non inclues dans l’étude si :
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Elles venaient à être prises en charge par un autre ostéopathe pendant notre protocole ;
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Elles ne suivaient pas le protocole et le suivi des rendez-vous ;
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La patiente ne répondait pas à un questionnaire lors de cette étude,
On découvrait un critère d’exclusion pendant le déroulement de l’étude.
Pour pallier la perte de vue des patientes de l’étude, des mesures ont été mises en place comme la prise de rendez-vous planifiée avec la patiente à la fin de la séance et le rappel du rendez-vous prévus la veille par téléphone.
Outils et critères d’évaluation
Notre outil d’évaluation principal était un questionnaire évaluant notre premier critère de jugement : les dyspareunies.
Le questionnaire est le FSFI (Female Sexual Function Index) (3) qui a été traduit en français et évalué grâce à un score. Ce questionnaire a été utilisé dans des études cliniques dont l’une de Lawrence J Wurn and All qui utilisait le FSFI et les 3 échelles de douleur ainsi que dans celle de Fariba Ghaderi and All qui évaluait, dans leur protocole, le FSFI et un tableau sur les caractéristiques des patientes (Age, taille, poids, IMC1, VAS2, Force PFM3 et endurance PFM). Celui-ci n’a pas été utilisé pour notre étude.
Le FSFI contient des notions qui ne concernent pas la douleur et qui ont été utilisées en critères secondaires : le désir, la lubrification, l’orgasme et la notion de satisfaction. Le questionnaire FSFI a été rempli avant la première séance d’ostéopathie de notre protocole ainsi qu’à la fin de l’étude.
Nos outils d’évaluation secondaires étaient :
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L’analyse de l’évolution de la douleur (EVA4) avec un score de 0 à 10 (0 étant aucune douleur et 10 considéré comme une douleur intense) ; (26)(Annexe 1)
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Un questionnaire sur le mode de relation sexuelle afin de mieux comprendre les contraintes rencontrées à chaque rapport sexuel. (Annexe 2)
Ces 2 outils ont été remplis à chaque rapport sexuel tout le long de l’étude.
Le questionnaire sur le mode de relation sexuelle a été créé lors de cette étude en se basant sur les conseils obtenus par certains tuteurs et nous a permis d’analyser le type et l’intensité des douleurs de la patiente afin de mieux comprendre son mode de vie ainsi que ses contraintes.
Le deuxième critère d’évaluation secondaire était l’Evaluation Visuelle Analogique (EVA) : cela nous a permis d’observer l’évolution des dyspareunies des patientes en fonction de l’avancée du protocole comme dans l’étude de Lawrence J Wurn and All.
Protocole
Un seul praticien a recruté les patientes de l’étude puis a réalisé la prise en charge des patientes réparties dans un seul groupe. Les patientes ont eu un cluster de tests spécifiques selon leurs motifs, associé à un traitement adapté aux dysfonctions retrouvées.
Le protocole s’est alors déroulé comme suit : - Premier contact avec la patiente :
La patiente intéressée par notre étude a été contactée par téléphone afin de lui expliquer le déroulement et les conditions de notre protocole. Il lui a été demandé de signer la lettre de consentement et d’informations avant de commencer.
Première étape avant le premier rendez-vous :
À la suite de la prise de contact, nous avons demandé à la patiente de remplir le questionnaire sur le mode d’activité sexuelle ainsi que l’EVA pendant minimum 15 jours, à chaque activité sexuelle. À la suite de ceci, un premier rendez-vous a été prévu pour débuter la première séance d’ostéopathie.
Premier rendez-vous à la clinique « A mains nues »:
En arrivant à la clinique, la patiente fut accueillie par les astreintes présentes ce jour- là. La praticienne a fait remplir l’outil d’évaluation principal qui est le questionnaire FISI sur les dyspareunies. Afin d’éviter un biais et de ne pas influencer la patiente, elle fut laissée seule dans la pièce le temps du remplissage du questionnaire. Nous avons ensuite débuté une anamnèse en lien avec les dyspareunies de la patiente. Une fois les éléments recueillis, nous avons commencé les tests ostéopathiques par les zones qui ont été impérativement investiguées pour ce protocole :
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Osseux et Articulaires : pubis, sacro-iliaques, coxo-fémorales, lombaires, sacrum, coccyx, OST5, thoraciques, LVC6 (loge viscérale du cou), membres inférieurs ;
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Musculaires et viscéral : diaphragme, muscles du périnée, fosses obturatrices, muscles de la cuisse, muscles de la jambe, muscles dorsaux, petit bassinet système digestif, muscles abdominaux, LVC.
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Le traitement :
Ce traitement a été adapté en fonction de dysfonctions retrouvées lors de l’anamnèse et l’examen clinique. Les patientes ont eu un protocole de traitement adapté en fonction des informations récupérées grâce à l’anamnèse avec des techniques de types myotensives, articulaires à haute vélocité, tissus mous ou encore traitement ostéopathique générale. Après ce traitement, des conseils adaptés lui ont été délivrés.
À la suite de cela, il a été convenu d’un autre rendez-vous minimum 15 jours après. Pendant ce délai entre les 2 consultations, la patiente a continué le remplissage du questionnaire sur le mode d’activité sexuelle à chaque activité ainsi que l’EVA dans les mêmes conditions qu’avant le premier rendez-vous.
Enfin, la deuxième consultation s’est déroulée comme la première dans chaque groupe le questionnaire principal, avec à la suite, à nouveau minimum 15 jours de remplissage de l’EVA et du questionnaire sur le mode d’activité sexuelle à chaque activité. A la fin du protocole, nous avons demandé aux patientes de remplir une dernière fois le questionnaire FSFI.
Outils d’analyse
Les analyses statistiques pour cette étude ont été faites par le logiciel Excel. Les données ont été traduites en plusieurs résultats donnant le score de l’EVA et le score du questionnaire FSFI qui comporte les caractéristiques principales et secondaires.
Cette analyse a été effectuée à la fin de l’étude. Nous avons utilisé principalement le test statistique de Wilcoxon qui gère des données quantitatives non paramétriques ainsi que le test de Fisher qui calcule des données appariées qualitatives lorsque les échantillons sont petits. Nous avons effectué un maximum de tests afin d’exploiter au mieux les données récoltés.
Chloé Langlois
Ostéopathe DO
A Nandy - 77